Comment éviter les fugues de mon chien ?

La fugue est définie comme toute sortie du chien du jardin vers l’espace public, sans ses propriétaires. Quelles sont les raisons qui poussent votre chien à s’absenter seul, à fuguer ? Et comment prévenir ou remédier à cette situation ?

Les motivations propres à votre chien

Votre chien a besoin d’explorer, a envie de nouveautés

Le comportement exploratoire de votre chien est un besoin éthologique physique et mental. Lorsqu’un chien sort spontanément du jardin dans lequel il est maintenu, c’est pour aller voir ailleurs ce qui se passe. Attiré par l’extérieur, il part flairer ses congénères en période de reproduction, jouer simplement avec d’autres chiens, tuer les poules du voisinage, rejoindre des enfants regroupés dans un lieu public, chasser dans les environs ou se promener puis revenir. Les motivations de votre chien sont donc multiples. Il est normal pour votre chien de chercher à explorer c’est à dire à aller à la rencontre de nouvelles données olfactives, visuelles ou sociales. Ce comportement exploratoire chez le chien a été mise en évidence par de nombreuses études scientifiques; elles montrent qu’il correspond bien à un besoin éthologique. L’activité mentale mise en jeu permet un recueil d’information par investigation.

La distance n’est pas un obstacle

La recherche de congénères ou de proies, la poursuite d’odeurs, poussent le chien à parcourir de longues distances et à courir loin de son domicile pour accéder à ces stimulations. Un chien de chasse peut faire des kilomètres derrière un lièvre ou une perdrix. Un chien de berger parcourt de très grandes distances pour rassembler un troupeau ou faire fuir un loup. Un chien mâle peut aller de villages en villages à la rencontre d’une femelle en chaleur.

Votre chien a besoin d’activité

Si le chien a besoin de mener des enquêtes, son escapade lui permet aussi de se dépenser. L’épuisement musculaire est nécessaire pour accompagner la diminution d’exploration et la baisse de motivation à continuer toute poursuite d’activité, donc de fugue.
C’est l’ensemble de ces actions, cérébrales et motrices qui permettent au chien un équilibre de ses activités quotidiennes. L’absence de toute possibilité d’exploration génère du stress et secondairement de la peur vis à vis de la nouveauté, ou de l’anxiété par frustration. A l’inverse, un chien qui ne sort pas d’un jardin grand ouvert présente un comportement anormal, sauf s’il a été conditionné pour y rester ou qu’il a appris à l’apprécier.

Les chiens qui fuguent manifestent une frustration

Si votre chien est laissé seul dans son jardin, il présente très vite un comportement de « patrouille » aux limites du jardin. Il aura tendance à aboyer sur les passants et les congénères promenés sur le trottoir qui borde vos clôtures. Votre chien effectue alors une exploration dynamique des contours du terrain. L’empêchement de sortir provoque de la frustration. Le bridage est source d’énervement (votre chien aboie, grogne, se jette sur le portail furieusement) ou de résignation apparente (il reste couché sur le perron, le palier et semble ignorer les passants).
Il peut également chercher à creuser un trou sous la clôture pour évacuer sa frustration. Si celle-ci est une source trop importante de stress, on peut observer un léchage des pattes, et dans le pire des cas, ces comportements stéréotypés comme du tournis autour de lui-même ou autour d’éléments physiques de l’environnement (table, banc, arbre…). Dès qu’une possibilité de sortie s’offrira à votre chien, ces comportements aberrants cesseront.

* Une frustration d’activité physique

Si votre chien est cantonné dans un jardin et seul, il ne peut faire suffisamment d’exercice physique, surtout si sa nature est joueuse et que personne ne s’occupe de lui pendant le temps qu’il passe dehors. Il est bon de savoir qu’un chien laissé seul toute la journée dans le jardin, même s’il court le long de la clôture ou s’il aboie sur les passants en traçant une ligne au sol, ne s’exprime pas suffisamment et fait moins de pas que celui qui se promène une à deux heures en forêt. Souvent une partie du jardin ne lui est pas accessible et il peut même être maintenu d’un côté de la maison, celui où il n’y a pas de fleurs à détruire, ni de potager à piétiner. A fortiori, si vous attachez votre chien parce qu’il trouve toujours un trou par où passer, l’activité physique manque à votre chien qui ne cherche alors qu’à profiter d’un moment propice ou d’une corde peu solide pour se faire la belle.

* Une frustration d’activité mentale

Votre chien a pourtant un très grand jardin mais vous vous étonnez qu’il puisse néanmoins fuguer ? Votre chien commence à connaître son jardin par cœur et il ne satisfait plus son besoin de découvertes et ne présente plus d’intérêt. Votre chien est en quête de nouveautés. Ses promenades à l’extérieur sont insuffisantes, peut-être trop souvent en laisse en faisant toujours le même trajet. Votre chien est un peu comme la chèvre de Monsieur Seguin, il observe au loin et rêve de sortir de cet enclos qui l’empêche de parcourir la campagne et se faire de nouvelles connaissances. Lui apprendre des promenades sans laisse en toute sécurité serait idéal pour son bien-être, tant physique que mental.

* Une frustration par manque de relation amicale

La qualité de la relation que vous entretenez avec votre chien est primordiale. En effet, tous les chiens en manque d’activité générale ne cherchent pas à sortir. On a pu observer que certains restent même collés à leur propriétaire dans un jardin sans clôture ! Tout se qui n’est pas leur maître ne compte pas. A l’inverse, la présence du maître ne retient parfois pas un chien. Il s’agit souvent d’un chien peu éduqué, ne bénéficiant pas de beaucoup d’attention dont l’humain s’occupe peu. Aucun travail de rappel avec récompense n’a été entrepris. Aucune relation positive n’a été construite. Le chien vit en cohabitation mais n’a pas développé de relation amicale d’attachement. Aussi, dès que l’occasion se présente, il en profite pour aller faire d’autres rencontres. Si vous êtes confronté à cette situation, renouer avec votre chien en lui accordant plus de temps, d’attention, en le promenant ou en jouant avec lui.

Un remède aux fugues : promener davantage son chien

Pour éviter les fugues, il est important de satisfaire aux besoins éthologiques de votre chien en prenant en considération son tempérament propre.
Si votre chien est plutôt actif, joueur et explorateur, il est nécessaire de le sortir quotidiennement en maintenant des interactions ludiques riches et intenses. Avec l’aide d’un professionnel certifié « le chien mon ami », vous pouvez apprendre à capter son attention et devenir en quelque sorte un meneur. Vous allez ainsi donner à votre chien l’envie de vous suivre. Il commence par travailler le rappel par le jeu avec une longe de dix mètres à l’intérieur de son domaine vital, votre jardin. Au cours du jeu, vous pouvez ouvrir le portail en continuant de lancer une balle à l’intérieur du jardin, puis progressivement votre chien banalise les environs du portail et atténue « l’effet clôture » en permettant à votre chien de sortir en longe tout en lui proposant des récompenses alimentaires à l’intérieur du périmètre.

Les sorties libres ou en longe alternent avec les sorties en laisse dans des lieux variés, ville, campagne, marchés, sorties d’écoles. Partout, le chien va à la rencontre d’humains et d’éléments physiques présents dans l’environnement (poubelles, terrasses de cafés, halles de gares, voitures…). Ainsi, il est « gavé » d’informations et n’en recherche pas d’autres par lui-même.
Enfin, il est important que votre chien aime son jardin en lui permettant d’y aller autrement que lorsque vous l’y envoyez pour faire votre ménage ou lorsqu’il y a des invités qui ont peur des chiens. Ne le laissez pas trop souvent seul dans le jardin, sans aucune activité. Jouez avec votre chien dans le jardin, avec une balle ou un bâton. Courez dans le jardin avec votre chien, cachez des os à mâcher et enterrez quelques friandises, il fera ainsi la chasse aux friandises comme les enfants qui cherchent les œufs le jour de Pâques.

Un faux remède aux fugues : les instruments anti-fugue

Ne vous laissez jamais influencer par tous ceux qui vous conseillent ou veulent vous vendre des colliers anti-fugues, des clôtures anti-fugues, des boitiers anti-fugues, des télécommandes anti-fugues, ou tout autre instrument de dressage miracle soit disant de grande sécurité pour la santé de votre chien, mais qui sont tous basés sur les méthodes punitives violentes. Il n’y a pas d’autre terme pour les nommer : ce sont tous des instruments que l’équipe Le chien mon ami vous invite à éviter absolument. Les dresseurs qui s’en servent, vous font miroiter que cela ne fait pas mal, que ce n’est pas une décharge électrique mais seulement une stimulation électrostatique, que ça n’a qu’un effet disruptif et que ça calme votre chien en le dissuadant d’y retourner, sans le traumatiser. D’une part, tous ces arguments ne sont pas conformes aux règles dictées pour le respect du bien-être animal, d’autre part, même si le résultat est présent, les dommages collatéraux sur le cerveau de votre chien sont parfois irréversibles et vous risquez de le regretter toute sa vie. Les effets émotionnels graves, les dégâts mentaux intenses, et les troubles du comportement qui émergent à la suite de l’utilisation de ces dispositifs, sont le reflet d’apprentissages secondaires non contrôlés qui provoquent des détériorations cérébrales définitives.

Le chien mon ami recommande de fuir tous ces objets et vous conseille de vous adresser en priorité à des éducateurs référencés par Le chien mon ami. Vous en trouverez près de chez vous qui vous guideront vers des méthodes respectueuses de votre compagnon. N’hésitez-pas à prendre contact avec nous pour en savoir plus.